Editorial

 

Ce sont les multiples questions posées par les diverses visions du monde qu’aborde Marcel Comby, des mythes anciens et de la théologie chrétienne à l’imaginaire informatisé de nos contemporains, des croyances religieuses aux constats scientifiques. Ceci en évitant toute vision binaire qui occulterait les inévitables contradictions qu’engendre une telle diversité.

Alain Santacreu recourt à une logique contradictorielle pour rendre compte d’un paradigme écosophique libéré d’une modernité rationaliste attachée aux dichotomies issues du monothéisme occidental – corps et esprit, nature et culture, fiction et vérité. Il s’agirait de renoncer aux polarités héritées des Lumières et constitutives d’une société homogène, pour renouer avec un ensemble de relations complexes.

Rachad Antonius revient sur les débats du moment portant sur la notion polysémique d’« identité » au Canada, liée à quelques autres comme l’espèce, la « race » et les formes d’expression libre ou censurée qui s’y attachent. Ces débats affectent particulièrement les milieux universitaires, les questions sociales, les moyens de communication et les idéologies politiques.

Dans le contexte européen, c’est la construction d’une société renouvelée que souhaite Pierre Calame, face aux crises de la modernité symbolisée par le « siècle des Lumières ». lequel doit être repensé pour que des réponses adéquates, résumées en douze propositions, soient apportées aux crises actuelles tout en préservant la vocation universaliste

C’est le thème singulier de l’eau que choisissent Eleonora Sparano et Ali Aït Abdelmalek pour traiter en particulier des ressource hydriques et de leur impact sur la vie économique, politique et sociale, Les auteurs montrent à partir du cas italien que, si de ressource naturelle l’eau est devenue objet économique, il est possible de revenir à une démarche patrimoniale et communautaire pour sortir de la situation d’urgence actuelle.

Catherine Coquery-Vidrovitch aborde un thème essentiel de l’histoire, l’un de ceux qui sont sinon occultés, du moins négligés, comme l’histoire de la traite des esclaves sur divers continents et à diverses époque, ici dans l’Océan Indien. S’il remonte au premier millénaire avant notre ère, il s’est fortement développé non seulement dans le monde musulman au cours des siècles, mais concerne aussi l’esclavage local favorisé par les plantations esclavagistes créées par les Arabes et les Swahili sur le sol africain.

Dans le domaine artistique, Bernard Lebleu fait redécouvrir l‘art figuratif québécois, représenté par deux peintres qui prolongent la grande tradition picturale du XXe siècle, L’un de leurs objectifs est de cultiver la beauté esthétique, trop souvent négligée par une certaine marchandisation de l’art contemporain.

Fulvio Caccia se penche sur la parodie et de qu’elle signifie en art. Elle suppose en effet un cadre culturel et une certaine interprétation qui toutefois, lorsqu’elles sont confisquées par le pouvoir politique, perdent leur sens original et réduisent cette distance que suppose l’allégorie perçue par un sujet resté autonome.

A propos de l'auteur :

Docteur en philosophie, linguiste et internationaliste, professeur émérite à l’Institut supérieur de traducteurs et interprètes, Université libre de Bruxelles, a enseigné en Algérie, au Gabon, au Mexique, en Iran et en Belgique. Ancien rédacteur d’Associations transnationales de l’Union des associations internationales (UAI), il a créé la revue de cosmopolitique Cosmopolis en 2007 et publié de nombreuses études à l’intersection de la philosophie, des sciences du langage et des sciences politiques. Il dirige la banque de données terminologiques et notionnaires portant sur divers sous-domaines des relations internationales hébergée par l’Observatoire européen du plurilinguisme (OEP).